Sujet: JILLIAN ◊ « I wanna make you pancakes. » - end. Ven 15 Juin - 10:59
Belasko, Jillian Dulcibella
Ft Jessica Stroup “ Perso, j'ai pris plus de balles que d'trombones. ”
→ nom ; Belasko. → prénom(s) ; Jillian, Dulcibella. → surnom(s) ; Jil', le bébé des R.E.D. . Et par son frère... Microbe, Puppy, moucheron, enfin toutes sortes de surnoms sympas quoi. → âge ; 22 ans. → date et lieu de naissance ; 24 février 1990, à Amsterdam — Pays-Bas. → profession ; Tatoueuse et dessinatrice à la boutique de son frère. Pour la couverture officielle. Dans l'ombre, elle est faussaire, et pas la moins douée. Elle est également l'ancienne médecin des R.E.D., du temps où ceux-ci étaient encore en service. → statut matrimonial ; célibataire, et probablement un peu trop attachée à un loup dragueur. → taille, poids et corpulence ; 1m65, pour 48 kilos. Bonjour, je suis une petite puce minuscule et maigrelette. → espèce et groupe demandé ; mutante, et R.E.D. → plus ; En plus de toute maîtrise du combat et des armes demandée par les R.E.D., Jillian possède un don, qui lui permet, lorsqu'elle le désire, de prendre la consistance de ce qu'elle touche. Voilà la raison pour laquelle elle porte un pendentif avec un petit diamant ; lorsqu'elle active son don et qu'elle le touche, elle est le gilet pare-balle humain préféré des R.E.D.
→ tics ; Elle remet toujours ses cheveux derrière son oreille quand elle est gênée, et elle se tortille toujours les doigts dans tous les sens lorsqu'elle est stressée. Et quand elle se sent conne, elle se mordille les lèvres. → phobie(s) ; Jil est agoraphobe. Pas spécialement de premier ordre, mais n'empêche qu'elle n'aime pas trop la foule. Elle a toujours eu peur de finir piétinée. Et sinon, elle déteste les clowns. Elle a tendance à les menacer dès qu'elle en voit un. Les pauvres, ils n'y sont pour rien.
→ look ; Look gavroche, ça vous dit un truc ? Bon, ben à part quand elle sort en soirée — et encore — Jil est plutôt du style garçon manqué. Mais pas du genre "j'achète des fringues de nanas qui font mec", hein. Du style "j'achète des fringues de mecs" tout court. A mi-chemin entre le mec clochard et la hippie, donc, avec salopettes en jean, sarouels, collants de toutes les couleurs, toujours un débardeur noir, souvent une veste en jean de gars, ou un énorme sweat bien chaud, avec une écharpe en hiver... Jillian c'pas la nana qui passe comme tel, même si elle a quelques jolies robes de soirées dans sa penderie. Et la mode, elle s'en tape comme de sa première chaussette. Y a juste un truc ; elle déteste le rose. → goûts musicaux ; Rock, BO de film, pour la plupart. Fan inconsidérée d'AC/DC, de Scorpions, des Van Halen, de Jimi Hendrix, Skillet, Queen — of course —, mais aussi de Hans Zimmer, Klaus Badelt, et Danny Elfman. Pour les plus grands noms. Elle est aussi adepte de la musique classique, mais ça, ça vient du fait qu'elle en joue pas mal, aussi. → goûts cinématographiques ; Films d'action, principalement, et elle kiffe critiquer les trucs impossibles. Ses films préférés ? Doomsday, American History X, the Dark Knight. Elle évite simplement les films cuculs. Et les films d'horreur ne la gênent absolument pas. Au niveau série ? Elle adore Buffy contre les Vampires, ça lui rappelle un peu sa vie d'avant. Et Grey's Anatomy, même si c'est cucul sur les bords, ça l'éclate bien, des fois. → bouquins favoris ; Alors du côté des bouquins, il faut avouer qu'elle ressemblerait presque à un cas social. Elle déteste les romans à l'eau de rose, pour commencer, ça lui rappelle trop sa condition d'éternelle célibataire. Par contre, elle dévore les romans des grands auteurs. Balzac, Zola, Sartre, Kessel, Voltaire, Rousseau, Freud, et tous les autres. Elle est également une fan inconditionnée de Stephen King, et ce sont souvent ses romans qu'on retrouve sur la table de nuit de Jil'. Même si elle les a déjà lus vingt fois minimum. → activités préférées ; Jouer du violon, et du piano également. Même si elle a moins l'occasion de jouer du piano, elle n'en a pas chez elle ; un violon, si, elle s'en est acheté un. Elle adore lire, aussi étrange que cela puisse paraître. Les jeux vidéos, c'pas son truc. La télé, ça passe, mais que lorsque c'est des bons films. Un truc qu'elle adore ? Le tir. C'est pas rare de la voir descendre à la cave et s'acharner sur une cible. Cogner le sac, un truc qu'elle adore aussi. Ou plus simple, chausser ses patins et aller se faire un entrainement de roller derby. Comme quoi, elle passe par tous les extrêmes. Oh, et n'oublions pas sa grande passion ; le dessin. C'est un peu le bordel, chez elle, avec ses papiers qui volent partout.
→ en une chanson ;Kings and Queens - 30 seconds to mars.
→ crédits ; puckessa.
Devil on my shoulder.
Alors, Jillian. Y a pas à dire, c'est un sacré phénomène. En fait quand on la voit comme ça, on ne dirait pas du tout. Mais elle est bizarre. D'abord, parce qu'à son physique, on dirait un bisounours rieur et adorable. Excepté bien sûr quand elle est en colère, ou qu'elle pleure, là on comprend très vite qu'il vaut mieux éviter de l'embêter. Mais Jilli' elle est drôle dans le sens où il ne faut jamais l'embêter. Du moins, il vaut mieux éviter. Elle n'est pas spécialement fine, ni agréable lorsqu'on lui prend la tête, et son répondant parfois vulgaire et féroce, elle le doit sans aucun doute à sa soeur adoptive. Luz ne se rend pas compte que la différence d'âge c'est méchant quand on apprend des mots à un gosse. Et d'ailleurs, Jil' regrette parfois ce qu'elle dit. Sauf quand le gars le méritait. Ou la nana, hein. C'est une des grandes caractéristiques de Jillian, ça. Elle regrette ce qu'elle dit, mais jamais ce qu'elle fait. On a pas l'impression, comme ça, mais mademoiselle est un peu une barge de la gâchette. Pas dans le sens où tuer lui fait plaisir, mais dans le sens où elle n'hésite pas à se servir de son arme à feu. Elle dort en berçant sa kalachnikov, et elle a toujours un revolver glissé dans ses fringues, dissimulé aux yeux des gens. Elle n'a jamais été foncièrement mauvaise, bien au contraire, c'est une fille bien. Elle a simplement perdu sa notion de douceur avec le temps. Le bien et le mal, elle sait les différencier, faites lui confiance. Ce n'est pas une sociopathe. Le seul truc, c'est qu'elle est pure et innocente, simplement, on lui a appris à vivre d'une manière qu'elle croyait être la bonne. Violente. Elle n'a pas conscience que les personnes bien ne le sont pas, même si elle commence progressivement. On lui a appris à tuer sans en éprouver de remords, mais elle a conscience que la prise d'une vie humaine n'est pas un acte de sainteté. Elle sait faire la part des choses, entre la nécessité, le travail, et le plaisir de tuer. Elle n'est pas particulièrement sadique. Faire souffrir les gens c'pas son truc. Il n'empêche que... Ne pensez pas qu'elle vous abrègera rapidement. Si elle a besoin d'informations, elle lâchera un banal « bon, tant pis éè » et vous demandera ce que vous préférez perdre en premier ; les doigts ou les couilles ? Elle n'aime pas ça, mais elle a été formé pour savoir le faire. Et puis, médecin des R.E.D., ça vous apprend à bien connaître l'anatomie et les points sensibles. Elle est comme ça, Jillian. On a l'impression qu'elle est douce est protectrice, mais elle est infiniment plus brutale que le plus brutal des humains « normaux ». Elle est juste la plus douce des grosses brutes qu'on puisse rencontrer. Et elle le vit très bien. Elle a l'habitude de casser des doigts et des bras quand on la prend par surprise. Ce sont des réflexes de machine à tuer, qui ne collent pas réellement avec son caractère plutôt doux et jovial. La fille qui se balade innocemment chez les barbapapas avec une mitraillette. Bah c'est un peu Jil.
D'un autre côté, faut pas non plus se tromper sur son compte. Elle a beau être violente et ne pas faire exprès — je vous jure qu'elle fait pas exprès — elle est polie — sauf quand on l'énerve ou qu'on l'insulte, ou encore qu'on la prend pour le coup d'un soir à se faire —, intelligente, cultivée. Elle adore bouquiner, dessiner, cuisiner — mais c'est pas votre bonne à tout faire —, et elle sait assez bien danser. Danse de salon, of course. Elle adore la musique. Sa deuxième grande passion avec le dessin. Elle est violoniste virtuose, et joue très bien du piano. Et elle chante. Une jolie voix, originale, qu'on n'entend pas dans tous les coins de rue. Elle économise depuis quelques temps pour s'acheter un synthétiseur. Un vrai piano, c'est trop cher. Mais elle a son petit violon, depuis quelques années déjà, et elle en joue dès qu'elle en a envie. Ca la détend. Ca lui vide la tête. Comme le dessin. Elle dessine de tout. Quand elle était petite, elle voulait devenir architecte, et dessinait beaucoup de bâtiments. Certes, vu son âge, ils étaient irréalistes, et un peu en forme de licornes, mais c'est l'intention qui compte. Elle a toujours été adorable de ce côté-là, et dessiner, chanter, jouer de ses instruments, lire... C'est un peu comme tirer avec une arme à feu et castrer les porcs en manque ; ça fait partie de son éducation. Un truc qui est assez drôle, avec elle, c'est peut-être qu'elle n'a jamais eu de copain. Ca en étonne plus d'un, ouais. Mais elle n'en a jamais eu l'occasion, faut voir son entourage ; ils étripent le premier candidat en guise d'avertissement. Pourtant, ça lui arrive de tomber amoureuse. Oui, elle n'est pas sans coeur. Au contraire, elle ressemblerait bien à un coeur d'artichaut. Dès qu'elle se retrouve face à quelqu'un de gentil avec elle, qui ne la drague pas pour se la faire, quand elle est avec un garçon vraiment sympa, et qui veut prendre soin d'elle, elle devient écarlate, timide, et bafouille. Elle ne sait pas où se mettre. Elle a l'habitude de tomber sur des types brutaux, qui lui font du rentre-dedans, et qui ont assez de caractère et trop peu de douceur pour qu'elle ne se trouve pas comme un vulgaire marshmallow devant eux. Elle a du caractère la petite. Elle le perd juste lorsqu'on est trop gentil avec elle.
Mais ne vous laissez pas avoir par son joli minois et ses grands yeux de biche. Cette nana, elle pense que tirer dans les pieds de ceux qui l'embête c'est aussi poli que de dire s'il vous plait et merci. Restez sur vos gardes, c'est pas parce qu'elle a des airs de chaton tout doux et pelucheux qu'elle est gentille, douce et câline. Bien au contraire.
Mother, I had to go
« Jilou, ma chérie, dépêche-toi on va être en retard ! » « Voui maman ! .w. »
La petite fille parcourut les quelques mètres qui la séparaient de sa mère en courant, de son petit pas trébuchant qui donnait l'impression qu'elle allait se prendre les pieds dans un gravier et tomber. Sa petite bouille ronde était encadrée de jolies boucles brunes qui mettaient en valeur ses yeux clairs et son grand sourire, aussi pur et innocent que son regard candide. Jillian était juste adorable. La petite choupette à ses parents. Alors qu'il ne lui restait qu'un mètre à parcourir pour aller attraper la petite main de sa mère, elle poussa un tout petit cri, tandis que son frère aîné l'attrapait pour la hisser sur son épaule comme un sac à patates.
« Allez mademoiselle, je vous dépose ! »
Jillian se mit à rire, faisant semblant de se débattre, donnant un très léger coup de pied à son frère aîné. Owen avait six ans de plus qu'elle, mais ils s'entendaient à merveille. Au début, le jeune homme avait eu du mal à accepter sa petite sœur, qui lui ôtait un peu le privilège d'enfant roi. Mais il n'avait pas pu résister à sa bouille ni à ses grands yeux. Et maintenant, Jillian était comme la prunelle de ses yeux. Et ça amusait beaucoup la petite fille. Pourtant, aujourd'hui, ils brisaient les petites habitudes du quotidien ; ils déménageaient. Oui, ils quittaient Amsterdam. La ville où leur père avait passé toute sa vie, celle où il avait rencontré leur mère, une jeune polonaise en voyage pour ses études. La ville où Owen, puis elle, étaient nés. Leur père devait partir pour son travail. Direction le Mexique. Santa Mondega, une petite bourgade à la réputation sulfureuse, au beau milieu de nulle part. Super. Mais à vrai dire, les seuls qui se préoccupaient de la sécurité de leur destination, c'étaient bien leurs parents. Owen et Jillian étaient trop jeunes. Tout ce qu'ils savaient, c'était qu'ils quittaient leur maison, pour une autre maison, avec de nouvelles chambres qu'il faudrait remplir de jouets. Chouette, non ?
ϞϞϞ
« Tu vois ma chérie, une arme, ça se tient comme ça. » lui enseigna son père d'une voix douce en lui plaçant convenablement l'arme à feu dans les mains.
Jil avait sept ans, et elle apprenait déjà à tenir un flingue. Ce qui faisait véritablement très peur à sa mère. Pourtant, Santa Mondega était une ville tellement bien plus effrayante que ce qu'on leur avait dit, que les enfants avaient instantanément dû apprendre à se défendre. Par balle, s'il le fallait. C'était une ville terrorisante. Et pourtant, Mr Belasko devait y rester. Il n'avait pas obtenu de mutation, et s'il démissionnait, il n'y aurait plus de quoi substanter la petite famille. Alors il gardait son poste. Et tous les jours, il se précipitait chez lui en rentrant du travail, avec la seule crainte qu'il soit arrivé quelque chose à ses enfants. Heureusement, ils étaient sains et saufs. Toujours. Mais Mr Belasko demandait sans cesse à être muté, espérait chaque jour une promotion qui le sortirait de ce pétrin. En vain. Personne ne voulait habiter à Santa Mondega. Encore moins y travailler en tant qu'agent des forces de l'ordre. Personne.
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« Mais... Laissez-moi tranquille... S'il vous plaît... » chouinait la petite fille de huit ans, serrant son cartable contre sa poitrine.
Aussitôt, le garçon qui lui faisait face émit un petit ricanement, avant de tendre le bras pour attraper la poignée du sac. Jillian poussa un petit couinement aigu, tandis que l'autre se remettait à rire. La fillette tenait tant bien que mal son cartable, refusant de lâcher prise. Finalement, elle tenait tellement bon qu'elle commença à énerver son racketteur.
« Bon, tu vas lâcher, oui ?! »
Et, brutalement, il lui colla une gifle magistrale et retentissante. Aussitôt, la petite Belasko poussa un cri et lâcha son cartable, reculant, sa main plaquée sur sa joue en pleurnichant. Elle se recroquevilla au sol, tandis que le garçon commençait à ouvrir son cartable et à chercher quoique ce soit de valeur. Malheureusement pour lui, les Belasko, en plus d'être des gens peu aisés financièrement, ne sortaient jamais avec des objets de valeur ou de l'argent. Pas à Santa Mondega. C'était trop dangereux. Pourtant, c'était tout ce qui intéressait ces petits racketteurs d'une quinzaine d'années. Ils voulaient juste faire leurs intéressants. Ça marchait rarement ; la ville était remplie de caïds et de sanguinaires, alors quelques ados vantards n'allaient certainement pas effrayer. Pourtant, lorsqu'il s'agissait de s'attaquer à un enfant qui sortait de l'école, ils étaient les premiers à se présenter. Et leurs techniques d'intimidation marchaient à chaque fois. Surtout sur des enfants aussi fragiles que Jillian. Elle attendait tranquillement son frère devant l'école en chantonnant des petites chansons quand ils lui étaient tombés dessus. Ils l'avaient entraînée dans une petite rue parallèle, et malgré ses hurlements, personne n'était intervenu. À Santa Mondega, on ne s'occupait pas de la merde des autres. Les gens avaient déjà suffisamment à faire avec la leur.
« Casse-toi. »
Les gamins se tournèrent vers celui qui avait parlé, tandis que Jillian levait les yeux vers son grand frère, les joues couvertes de larmes, la marque des doigts de celui qui l'avait frappée bien imprimée sur sa peau. Owen croisa rapidement le regard de sa sœur tandis que les autres laissaient tomber le cartable pour se rapprocher avec des airs de molosses. Heureusement, ils n'étaient que trois.
« C'est quoi ton problème ? » « C'est ma sœur. » lâcha simplement Owen en montrant du doigt sa petite Jillian qui se faisait toujours aussi petite, comme si elle avait voulu se cacher dans un trou de souris. « Oooooooh, c'est mignooooon, grand frère qui fait son chevalier charmant pour sauver sa pauvre petite soeur en détreeeeesse. Je vais verser ma petite larme, attends. »
Il porta son doigt à son œil, ricanant. Mais avant qu'il n'ait pu essuyer sa larme invisible, le poing d'Owen s'abattit violemment sur son nez. Le sang gicla instantanément, bien que le nez ne semblait à première vue pas cassé. L'autre recula, sonné, et un de ses potes fit de même, redoutant sûrement de se faire casser un bras. Le troisième eut plus de cran, et attrapa Jillian par les cheveux. Celle-ci poussa un petit cri, tandis qu'il sortait un couteau d'un air menaçant. Il le leva, dans le but l'abattre sur l'enfant sans plus de cérémonie.
« NON ! »
Owen avait tendu le bras vers le garçon. Et brutalement, celui-ci fut immobilisé. Il ne parvenait plus à esquisser un seul geste. Surpris, le jeune Belasko recula de quelques pas, relâchant involontairement l'exercice de ce qui s'avérait être son don, et qu'il venait de découvrir totalement par hasard. Le couteau s'abattit sur Jillian. Et instantanément, il rebondit sur sa peau... De briques. Appuyée au mur dont elle avait la même couleur et la même consistance désormais, l'enfant pleurait, pensant qu'elle allait mourir. Face à cette transformation, l'agresseur opta pour la solution de partir en courant pour suivre ses copains.
Doucement, Owen s'approcha de sa sœur. Il lui caressa doucement ses cheveux de brique, protecteur.
« J... Jillian ? ... »
Elle pleurait toujours, ne s'étant rendue compte de rien. Il la prit dans ses bras, s'asseyant pour la bercer, malgré son poids étonnamment plus important que lorsqu'elle était sous son apparence humaine.
« C'est bon, c'est fini, ils sont partis... »
Doucement, l'enfant cessa de sangloter, et se détendit. Son corps reprit une consistance normale, et Owen poussa un bref soupir de soulagement en retrouvant le poids normal de sa sœur, à moitié couchée sur ses jambes. Il ignorait si Jillian avait remarqué quelque chose de tout ça. Mais quoiqu'il en soit, les choses allaient désormais être bien différentes.
ϞϞϞ
« Monsieur et Madame Belasko ? »
Le jeune médecin déglutit doucement, avant d'afficher un sourire extrêmement pâle. Aussitôt, le couple le rejoignit, la mère tenant par la main une petite fille aux cheveux de jais et aux yeux de ciel, qui s'accrochait au pantalon de sa génitrice comme si sa vie en dépendait.
« A... Alors ? Il... Il va bien ? ... »
La voix de Mme Belasko tremblait, lourde de sanglots, tétanisée d'inquiétude. Son mari l'attrapa par les épaules, guettant une réponse du médecin.
Cela faisait maintenant six mois qu'ils avaient appris la nouvelle. Owen était malade. Un cancer. Mais il était jeune, les traitements sur lui seraient donc efficaces, si on les appliquait rapidement. Bien entendu, la famille et le jeune garçon n'avaient pas hésité une seconde, et il avait suivi un traitement lourd. Mais aujourd'hui, c'était une opération qu'il avait subie. Une intervention chirurgicale destinée à lui enlever définitivement la tumeur, qui avait bien rétréci depuis des mois grâce aux médicaments. C’était une opération lourde et dangereuse, tous avaient été prévenus ; mais si elle n’était pas effectuée, Owen ne se débarrasserait jamais de cette saloperie, et elle finirait par le tuer. Alors ils avaient accepté. Ils savaient le garçon déterminé, et sa volonté de vivre capable de l’aider à résister à tout ça. Il y arriverait. Pendant des heures, la famille avait attendu une bonne nouvelle. Les Belasko étaient restés les uns contre les autres, Jillian blottie contre sa maman qui lui avait caressé les cheveux machinalement pendant toute la durée de l’attente. Monsieur Belasko avait serré sa femme contre lui, tout en gardant une main sur l’épaule de sa fille. Et ils avaient attendu. Attendu cet instant. L’instant de vérité.
« Je suis vraiment désolé, nous avons fait tout ce que nous avons pu… »
Le regard de Monsieur Belasko se voila soudainement, tandis que son cœur semblait s’être arrêté. Les yeux rouges de Jillian, déjà baignés de larmes depuis des heures, fixaient le médecin d’un air blessé. Il lui sourit doucement, pensant qu’elle n’avait pas compris, que ses parents devraient lui réexpliquer. La mère se mit à vaciller, tant et si bien que son mari dut la tenir pour ne pas qu’elle tombe.
« Co… Comment ça ? » balbutia-t-elle, incapable d’admettre la vérité.
Alors que tout le monde avait déjà réalisé, plus ou moins, elle refusait de comprendre. C’était impossible. Tout devait bien se passer. Monsieur Belasko écarta tendrement sa fille. Lui aussi pensait qu’elle n’avait pas compris ce que cela voulait dire. Mais ils oubliaient quelque chose d’important. Jillian n’avait pas deux ans. Et elle n’était pas stupide. Elle savait très bien ce que ça voulait dire. Ca voulait dire qu’Owen ne reviendrait plus jamais jouer avec elle, ou la protéger. Ca voulait dire qu’il ne lui sourirait plus jamais. Qu’il ne l’appellerait plus jamais microbe en lui ébouriffant les cheveux, rien que pour l’embêter. Ca signifiait qu’il était parti, et qu’il ne reviendrait jamais.
ϞϞϞ
Jillian était assise sur le canapé, les genoux ramenés contre sa poitrine. Son regard se perdait devant elle, par la fenêtre, alors qu’elle contemplait le feuillage d’un arbre que le vent faisait tanguer. Les feuilles encore verdoyantes s’envolaient en tourbillonnant, portées par ce souffle indépendant de toute volonté. Ce spectacle apaisait étrangement la fillette de douze ans, qui cherchait désespérément à faire son deuil depuis un an maintenant. Jamais elle n’avait réellement pu encaisser la mort de son frère. Jamais elle n’avait voulu l’oublier. Elle avait changé de chambre dès les premières nuits, son sommeil étant envahi par les cauchemars. Et d’habitude, lorsqu’elle faisait un cauchemar, Owen venait dormir avec elle, si ce n’était pas elle qui allait toquer à sa porte pour se blottir sous ses draps. Elle n’avait donc pas perdu ces habitudes. Sauf que cette fois, elle était aussi seule dans la chambre de son frère que dans la sienne. Et tous les matins, ses parents la retrouvaient endormie sous l’énorme couette d’Owen. Roulée en boule comme un petit être fragile, perdu. Elle avait également commencé à négliger ses propres vêtements pour mettre ceux de son frère. Elle s’habillait comme un garçon, de ce fait, mais ses parents ne s’y opposèrent jamais. Ils l’envoyèrent voir un psychologue, afin d’essayer de la soulager de son fardeau, de l’aider à passer le cap. Passer le cap… Comme si elle en avait envie. Elle voulait garder Owen avec elle, elle refusait de le laisser partir. Les séances de psy n’avaient rien donné. Le pauvre homme la crut même muette. Le temps avait passé. Les jours. Les semaines. Les mois. Et maintenant, un an. Sans que rien ne change pour Jillian.
Le soleil était maintenant couché, et elle n’avait toujours pas bougé. Tout était calme. Trop calme. D’ordinaire, sa mère serait déjà venue la voir. Elle l’aurait prise dans ses bras, et lui aurait touché délicatement les cheveux pour la rassurer, en lui parlant de choses futiles qui ennuyaient Jil’ plus qu’autre chose. Mais non. Personne. Son père n’était même pas venu lui proposer une partie d’échecs, il n’avait même pas demandé à ce qu’elle lui joue un peu de piano. Et plus étrange encore. Il n’était pas venu faire la bagarre avec elle. C’était à peu près la seule chose qui la faisait sourire depuis la mort d’Owen ; la seule chose qui lui faisait réellement du bien. Faire la bagarre avec son père. Ca la défoulait, et elle se sentait mieux après. Vide, et légère. Il le faisait de plus en plus souvent, et il lui avait même appris quelques coups pour se défendre mieux toute seule. Ca devenait presque une habitude, de foncer dans son père comme une rugbyman lorsqu’elle le voyait. D’après sa mère, c’était une mauvaise habitude. Jillian n’avait plus vraiment de notions des bonnes ou mauvaises habitudes, malheureusement. Elle vivait comme un vrai petit garçon. Malgré la présence d’ovaires dans son abdomen.
Soudain, le bruit d’un objet cassé fit tourner la tête à la petite fille. Elle se leva du canapé d’un bond, tandis que son père déboulait dans le salon, le regard paniqué. Dès qu’il posa les yeux sur sa fille, il l’attrapa pour la soulever, lui plaquant une main sur la bouche pour qu’elle ne puisse crier. Elle se laissa faire, le cœur battant à tout rompre, des larmes d’incompréhension plein les yeux, s’accrochant à son père comme si sa vie en dépendait. Il monta quatre à quatre les escaliers de la petite maison, et se précipita dans la première chambre qui arrivait. Celle d’Owen. Il ouvrit le placard qui était désormais rempli des affaires de Jillian, et il la glissa entre deux piles de vêtements et derrière un manteau accroché à un cintre.
« Surtout tu ne bouges pas, tu te tais. Tu attends que je vienne te chercher. Promets. » murmura-t-il, le regard sombre.
Jillian hocha doucement la tête, n’osant pas prononcer le moindre mot. Il glissa un petit objet dans sa paume, puis déposa un baiser chaud et appuyé sur son front, la serrant contre lui. Lorsque des pas se firent entendre dans les escaliers, précipités, l’homme se recula et ferma la porte du placard, avant d’ouvrir un tiroir pour en sortir une arme à feu. Tapie derrière ses vêtements, roulée en boule, minuscule et invisible, Jillian se mordait la lèvre jusqu’au sang pour ne pas sangloter bruyamment. Lorsqu’elle entendit un coup de feu, et un cri, elle plaqua ses mains contre ses oreilles, étouffant tous les bruits alentours, entament encore plus sa chaire du bout des dents pour s’empêcher de hurler. Heureusement, elle était consciente de l’importance de se taire, ce qui n’aurait pas été le cas si elle avait été plus jeune. Son cœur manqua de s’arrêter lorsqu’on ouvrit la porte du placard. Une odeur de sang envahit la petite armoire, remontant jusqu’aux narines de Jillian, qui eut un haut le cœur. Elle tentait de ne pas bouger, espérant être cachée. La porte du placard commença à se refermer, et elle se recroquevilla un peu plus. Ce simple geste fit malheureusement glisser quelques vêtements. Aussitôt, la porte se rouvrit, et une main puissante s’enfonça dans le tas de vêtements, trouvant le petit corps recroquevillé. Il la souleva d’une main, la hissant juste sous son regard. Jillian se mit à trembler, laissant tranquille sa lèvre ensanglantée, émettant de simples petits couinements apeurés. Son regard se posa sur son père, étendu au sol, les yeux grands ouverts, vitreux, le visage tourné vers elle, un liquide rouge s’écoulant doucement de son cou. Elle lâcha un petit gémissement terrifié, tremblante comme une feuille, tandis que l’homme la portait vers lui pour lécher délicatement sa jugulaire. Elle sentait le sang encore chaud qu’il avait sur les lèvres goutter et couler le long de son cou. Elle était au bord de s’évanouir, horrifiée, presque au bord de se faire pipi dessus tellement la peur lui compressait les entrailles. Elle serrait dans sa main le petit objet que son père lui avait laissé, à s’en faire saigner la paume de la main. Lorsque le regard de l’homme tomba sur les gouttes de sang qui tombaient de son poing serré, ses pupilles se dilatèrent. Il tendit sa main vers celle de l’enfant, mais étrangement, il ne put la toucher. Immédiatement, il changea de plan et posa ses doigts sur la tête de l’enfant, lui faisant pencher la tête sur le côté pour s’attaquer à sa jugulaire, avec la ferme intention de la vider de son sang qui sentait étonnamment bon. Ses canines pointues s’enfoncèrent sans aucune difficulté dans la chaire tendre de la petite fille, tandis que celle-ci poussait un cri. Mais, alors que le vampire commençait à se régaler, il la posa sur le lit, se couchant à moitié sur elle pour mieux savourer son repas. Et là, il recula brutalement, poussant un grognement étouffé. Sa proie était soudainement devenue… Imbouffable. Elle brillait sous ses yeux, la lumière se reflétant sur sa peau étrangement… Précieuse et scintillante. A nouveau, le vampire se jeta sur elle, désireux de finir son repas. Mais il poussa un hurlement lorsqu’une de ses canines se brisa nette. Il partit en arrière, tandis que la petite fille roulait du lit, tombant au sol avec un nouveau couinement. Il la regarda rapidement, avant de sortir de la pièce, submergé par la douleur. Tremblante, la petite Jillian mit de longues minutes avant de se décider à bouger. Elle rampa finalement vers le corps de son père, se mettant à sangloter, et s’accrocha de sa main libre à ses vêtements, posant sa lourde tête sur la poitrine de l’homme. Lentement, elle se recroquevilla contre lui, ouvrant sa petite main pour y découvrir le petit crucifix incrusté de diamants qu’il y avait laissé avant de l’enfermer. Voilà donc la provenance de cette consistance étrange. Sous le coup de la peur, son don s’était enclenché. Et elle était maintenant devenue une petite fille de diamant. Elle n’eut pourtant pas la force de tenter de faire machine arrière. Elle referma ses doigts sur le petit bijou qui lui avait sauvé la vie, et ferma les yeux, laissant les larmes couler le long de ses joues de diamant, ruisseler jusqu’au sol. Un sommeil à la limite de l’inconscience s’empara brutalement d’elle tandis qu’elle se lâchait en sanglots, traumatisée par ce qu’elle venait de vivre…
ϞϞϞ
« J’te jure que si tu poses ne serait-ce que le bout d’un doigt sur elle, je t’arrache les couilles et j’en fais des boulettes pour les spaghettis qu’on te servira à l’hosto. »
La belle brune aux accents espagnoles secouait l’homme de quelques années de moins qu’elle comme un prunier. Jillian ne savait plus où se mettre. D’autant plus que ce pauvre gars n’avait pas fait grand chose à part lui proposer d’être son cavalier pour le bal du printemps organisé par la petite bourgade où ils logeaient. Cela faisait à peu près un mois qu’ils s’y étaient installés, mais ils étaient au bord d’en repartir, le devoir appelant Ethan. Cela faisait maintenant cinq ans qu’elle parcourait le pays avec Ethan et Luz. Cinq ans qu’elle s’était réveillée au son de la voix d’Ethan, toujours couchée sur son père après quasiment douze heures. Le cadavre commençait à sentir, mais elle ne s’en était pas rendue compte, plongée dans son sommeil. Elle était toujours sous sa forme de diamant lorsqu’ils étaient arrivés. Ethan l’avait soulevée doucement, car elle peinait à bouger. Puis il l’avait emmenée en bas, et était sorti à l’extérieur pour qu’elle prenne l’air. Il l’avait confiée à sa fille, qui au début avait fait la moue, mais qui avait rapidement compati à la douleur de celle qui était par la suite devenue sa nouvelle petite protégée. Elle l’avait finalement bercée doucement, et Jillian avait repris sa consistance humaine, avant de se rendormir dans les bras de sa nouvelle sœur. Et depuis, elle ne les avait pas quittés. Ils l’avaient aidée à refaire sa vie, à oublier les désastres et les malheurs, à faire son deuil et à avancer. Un jour où elle avait voulu s’enfuir, au tout début qu’ils l’avaient prise avec eux, elle avait foncé dans Ethan comme elle le faisait avec son père autrefois. Et il avait découvert un certain potentiel en elle. Pour canaliser toute la haine et la rage qu’elle abritait après ces tragédies dont elle avait été victime, il l’avait entraînée. Un entraînement bien plus complet que celui que son père lui avait apporté. Elle avait cogné dans le sac pendant des heures, indépendamment même des consignes de son père adoptif. Ca la défoulait terriblement, et elle n’avait besoin que de ça. Au fur et à mesure que le temps avait passé, elle avait fini par retrouver le sourire, à mesure que les entraînements s’intensifiaient. La vie avait repris son cours, et elle avait appris les véritables activités professionnelles d’Ethan. Il faisait partie d’une organisation de mercenaires qui s’occupaient de traquer et tuer les créatures de l’ombre dangereuses, comme les vampires qui avaient pris d’assaut sa maison et tuer ses parents. Sous la fureur intérieure de Luz, dès que Jillian avait été au courant de ça, elle avait voulu les rejoindre. Ethan refusa, prétextant qu’il fallait attendre 18 ans. Jillian n’en démordait pourtant pas, malgré tout ce que Luz lui racontait. Ethan considérait qu’elle pouvait choisir ce qu’elle voulait faire de sa vie comme elle l’entendait, et que son désir de rejoindre l’organisation était compréhensible. Et ce qu’il ne disait pas, c’était que son don leur serait bien utile. Don qu’il lui avait appris à manipuler, afin qu’elle sache l’utiliser plus facilement, sans trop se fatiguer, et avec plus de précision. Elle avait gardé le crucifix en en argent incrusté de diamant que son père lui avait offert, et le portait autour du cou à longueur de journée, sans jamais le quitter. Avec toujours cette ferme idée de rejoindre les mercenaires, malgré Luz qui la surprotégeait.
Luz, qui allait d’ailleurs bouffer sous peu le prétendant de Jil’.
« Lâche-le, Luz, je pense qu’il a compris éè … » lâcha l’adolescente d’un air piteux, du haut de ses dix-sept petites années.
Elle aida le garçon à se relever lorsque sa sœur de cœur l’eut lâché, et lui sourit tristement.
« Je suis désolée… »
Inutile de vous préciser que le jeune homme se dégagea brutalement. Et qu’après moins d’une demie seconde, il était déjà à une distance assez incroyable des deux jeunes filles, sans un mot, avec à peine un regard terrifié et haineux. Jillian soupira doucement. Pas étonnant qu’elle n’ait jamais eu de copain.
ϞϞϞ
Jillian regarda son verre d’un air triste. Depuis une heure qu’elle était assise là, dans ce bar pourri de Santa Mondega, elle ne pouvait s’empêcher de ressasser l’ensemble de ce qui s’était déroulé ces dernières années. Finalement, elle avait rejoint les R.E.D. Et là, quelle n’avait pas été sa surprise lorsqu’elle avait découvert son frère, Owen, bien vivant. Il en faisait partie. Il lui avait appris qu’il avait été enlevé à la suite de son opération, laquelle s’était très bien déroulée. Et elle lui avait appris la mort de leurs parents. Inutile de dire que ce genre de retrouvailles ne laisse pas les cœurs indemnes. Elle l’avait pleuré pendant des années, et tout ça pour rien. Parce qu’il était vivant. Et si sa première réaction fut d’en vouloir aux R.E.D., elle comprit bien vite que ça ne la mènerait à rien, et que c’était grâce à eux si Owen était sauf, et qu’elle le retrouvait aujourd’hui. Voilà d’où étaient sortis les mystérieux fonds qui avaient permis sa guérison. Et sur ce point, elle ne pouvait que les remercier. Depuis ce jour, elle n’avait plus lâché Owen. Ils avaient formé un sacré tandem parmi les R.E.D. Et puis, il y eut la fusillade, ce fiasco total, après lequel l’équipe fut dissolue. Jillian n’avait jamais crue aux excuses lâchées pour justifier cette séparation des R.E.D. Elle s’était finalement habituée aux nouvelles règles, tout aussi difficilement que ses amis cependant. Sauf que voilà. Luz avait disparu peu après, croyant à la mort de leur père, Ethan. Mort que Jillian savait inexistante. C’était elle qui l’aidait à camoufler sa présence, et à changer d’identité tous les mois, avec ses talents de faussaire. Elle s’en voulait de cacher cela à Luz, et savait que le jour où la vérité exploserait, ce serait une pure abomination. Néanmoins, l’espagnole était revenue. Et Jillian l’avait bénie. Elle avait pu dire ce qu’elle voulait ; Luz lui avait terriblement manquée. Et même si maintenant elle était avec sa bande de Hunter, et que Jil’ ne pouvait que très moyennement les aider du fait de son ancienne appartenance aux R.E.D. et des règles instaurées à l’intention de ceux-ci, la petite Belasko avait l’impression d’avoir trouvé deux autres grands frères. Et elle s’amusait bien avec eux.
Néanmoins, ce soir, elle pensait à ses parents, tout en triturant le petit crucifix incrusté de diamant qu’elle n’avait pas quitté depuis toutes ces années. Ca faisait dix ans ce soir qu’ils étaient morts. Jour pour jour. Elle déglutit doucement, vidant d’un trait son verre de whisky, avant d’en redemander un autre. Elle allait l’attraper pour le vider, quand une voix à ses côtés attira son attention.
« C’est fort, comme alcool, pour une si frêle jeune femme. »
Elle se tourna vers l’inconnu qui lui avait parlé. Il arborait un sourire malicieux, avec ses courts cheveux en bataille et ses beaux yeux. Et elle le reconnaissait surtout. Elle l’avait vu il y a quelques minutes, en train de faire les yeux doux à une jolie femme qu’il comptait sûrement ramener dans son lit pour la nuit. Et maintenant il venait la voir. Hallelujah. Sans lui répondre, quittant son regard gênant, la jeune femme vida son nouveau verre tout aussi sèchement, bien provocatrice, lui montrant qu’elle se foutait ouvertement de son avis. L’autre souriait de plus belle, elle le sentait.
« Vous allez finir en rampant. » « Occupez-vous de votre amie qui vous attend sur le canapé, là-bas, celle qui vous jette le regard de la fille qui n’attend que de se glisser dans votre lit, avec qui vous dansiez tout à l’heure, et moi je m’occupe de mon alcool, d’accord ? Je suis une grande fille, je suis déjà rentrée en rampant, je me souviens du chemin. »
Elle entendit le rire amusé de l’homme, qui se passa une main dans les cheveux, avant de s’accouder au bar à côté d’elle pour commander un verre.
« Cette fille ne m’intéresse pas. » « Je ne coucherai pas avec vous. » « Je n’ai pas envie de coucher avec vous. »
Jillian tourna doucement la tête vers le jeune homme, plantant son regard dans le sien. Il souriait toujours visiblement sérieux, et plus qu’amusé de son comportement. Elle haussa un sourcil, suspicieuse, l’interrogeant du regard sur ses motivations.
« Je suis juste venu vous dissuader de rentrer en rampant, le bitume de la ville n’est pas très hygiénique. »
Le sourire éclaira doucement son visage tandis qu’il prononçait ses mots. Elle n’avait pu le retenir. Laissant ses yeux dans les siens, eut un petit soupir s’apparentant à un rire. De toute manière, même si cet homme était un pur beau gosse, et dans l’hypothèse où il lui mentait, elle savait se défendre. Et même s’il avait quelques taches de peinture sur son jean trop grand, et que son t-shirt de comics était froissé et déjà un peu abîmé par ses jours d’usage, ça n’arrêterait pas Luz pour lui péter la gueule en cas de besoin. Alors à quoi bon le repousser ? Elle avait besoin de penser à autre chose. Et voilà qu’on lui en offrait l’occasion.
Elle repoussa son verre, doucement. Allons-y mon petit père. Voyons voir si tu es sincère.
Where are you ? Here I am !
Jillian marchait à toute allure dans l'appartement. Non, elle ne courait pas, elle marchait bel et bien. De la marche rapide, oui. C'est un sport. Sauf qu'en l'occurrence, c'était juste parce que son frère lui avait interdit de courir partout et de s'épuiser pour un rien. Ce glandu était d'ailleurs confortablement avachi dans le canapé, à bouquiner une revue sur les tatouages. C'est sûr que lui, il ne risquait pas de s'épuiser pour rien. Arrivée à l'autre bout du salon, elle attrapa un verre dans un placard, et tenta de revenir en courant. La voix blasée de son frère la rappela à l'ordre ; si elle courait, elle risquait de rouvrir sa blessure au flanc, et ç'aurait été dommage. Elle pesta, se rendant dans la cuisine à l'aide de sa petite marche rapide. Et elle posa le verre sur la table. Jillian était dans un jour où elle avait envie de bouger, de se remuer. Elle ne tenait pas en place ; pas la peine de lui demander de s'asseoir, elle se serait relevée d'un bond en se souvenant qu'elle avait oublié de ranger un dessin qui trainait dans sa chambre. Bref. Elle était dans une journée insupportable. Son flanc la faisait souffrir, la faute à cet idiot de pochtron qui lui avait donné un coup de couteau il y avait deux jours de cela, après avoir cru qu'elle était un vampire. Un vampire. Jillian. Pitié, elle était si blanche que cela ? Et en plus, pour tuer un vampire, lui planter un couteau dans le ventre n'était pas très recommandable. Mais bon. Chacun sa merde après tout. Elle espérait sincèrement qu'il ait croisé un vampire en rentrant chez lui. Surtout que si les vampires étaient comme les requins, elle leur avait bien préparé le terrain, en lui cassant le nez et un certain nombre de dents. Après, ben... Owen avait amené sa soeur à l'hôpital, même si elle avait insisté pour s'occuper seule de sa blessure. Il n'en avait fait qu'à sa tête, comme d'hab. Mais au moins, la blessure cicatrisait vite et bien.
« Tu pourrais te calmer et t'asseoir, sister ? Non seulement tu es insupportable, mais en plus tu me donnes le tournis. Aucun monstre ni hunter ne risque de débarquer ici dans la seconde, hein. »
Jillian lui servit une grimace peu polie pour toute réponse. Mais elle devait reconnaître qu'il avait raison. Même si la situation ces derniers temps était tout simplement atroce, et que les meurtres et les disparitions ne faisaient qu'empirer à mesure que les jours passaient, elle n'avait pas à s'en inquiéter. Ce n'étaient pas ses affaires. Elle avait de toute manière interdiction de partir à la chasse ; elle laissait Luz et ses deux adorables crétins d'acolytes s'en charger. Mais ça l'embêtait tout de même pas mal. Si elle se faisait attaquer dans la rue, elle n'avait pas le permis de tuer. Et si c'était nécessaire ? Selon Owen, ce n'était jamais nécessaire. M'enfin ça, elle n'y croyait pas le moins du monde. Quand un vampire vous coince sévère et commence à vous vider de votre sang, tout le monde devrait avoir le droit de lui planter un pieu dans le coeur pour se défendre. Même les assassins retraités à qui le permis de tuer avait été ôté. Mais non. Au lieu de ça, si elle était prise à tuer qui que ce soit, humain ou monstre, elle se ferait arrêter et probablement exécuter. Discrimination, va ee. Elle ne se plaignait pourtant que de cela dans sa condition actuelle de R.E.D. Le reste était plutôt pas mal. Elle pouvait reprendre une vie « normale » — aussi normale que n'importe quel habitant de Santa Mondega, quoi — et elle n'était plus obligée de torturer les gens pour qu'ils avouent où se cachait leur gang de méchants monstres. C'était un peu comme des vacances, comme disait son frère. Parce qu'il ne faisait aucun doute que même si la population de Hunter ne cessait de croître, celle des monstres faisait de même, et tôt ou tard, les R.E.D. seront de nouveau indispensables. Du moins, c'est ce que beaucoup d'entre eux se disaient, et espéraient.
« Jillian, ça suffit maintenant, viens t'asseoir. » « Je vais juste ranger ma kalachnikov sous mon oreiller, je me dépêche @w@. » « J'ai dit non. » « Je me dépêche j'ai dit éè. »
Et c'était reparti. Encore une traversée du salon en marche rapide. Sauf que cette fois-ci, elle fit l'erreur de passer un chouilla trop près du canapé. Owen tendit la jambe. Et paf la Jillian. La petite brune s'étala de tout son long sur le tapis avec un petit couinement. Owen leva la tête de son magazine, contemplant sa soeur, à plat ventre sur le tapis.
« Tu saignes du nez. » « T'as deviné ça tout seul ? @w@ »
La jolie R.E.D. plaqua un doigt sur sa narine. Elle s'était cognée le nez contre le parquet, oui. Elle n'avait jamais su réellement tomber, sauf quand elle le faisait de son plein gré. Sinon, elle trouvait toujours le moyen de se casser quelque chose. Là, en l'occurrence, son nez n'était peut-être pas cassé, mais pas loin.
« Je te hais. » « Viens t'asseoir, je t'ai dit. » « Tu permets, je vais chercher des mouchoirs. »
Owen lui tendit un paquet. Jillian pesta, l'attrapant d'un revers de main. Elle s'installa sur le canapé à côté de lui. Elle manquait cruellement d'exercice. Là, tout ce dont elle avait envie, c'était d'un bon footing, ou bien d'un petit entraînement de roller derby. Et bah non, elle était obligée de moisir dans ce canapé. Toute la journée, en plus.
La vie était vraiment très triste, parfois.
What about you
Hello les petits loups Alors moi c'est Sushi, ou encore paradox., mais il arrive que certaines personnes m'appellent Maze, mon ancien pseudo. J'viens d'avoir mon bac — so yes, i'm a frenchie — et je passe en première année de psychologie **. J'ai connu le forum parce queeeeeee... C'est moi qui l'ai créé ? Du coup, ouais, ça aide . Pour le code du règlement, j'vous pouet tous, c'est moi qui l'ai écrit, j'pense que je le connais Et sinon, j'déteste qu'on m'appelle big boss, hein, privilégiez l'appellation Banaddict, parce que ouais, Bane il vous surpasse tous et je lui voue un culte absolu, alors vous avisez pas de dire qu'il est méchant gros et pas beau. Ah, et je vous aime tous, sauf ceux qui disent du mal de mon Banou, et ceux qui s'en prennent à ma Bou, et/ou ma Meg. Pas toucher, je mords trèstrèstrès fort ewe. Et puis si vous n'avez une question, n'hésitez pas, je suis gentille, et il en faut pas mal pour m'énerver Je vous aime
JILLIAN ◊ « I wanna make you pancakes. » - end.
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